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Le mot du président

J

e vous remercie très sincèrement d'avoir répondu si nombreux à notre invitation. Le traditionnel discours d'ouverture que tout le monde redoute pour sa longueur et son ennui sera, je vous l'assure, cette fois peut-être ennuyeux, mais de courte durée.

Quelques mots cependant pour vous présenter l'association. Une association dans son sens le plus littéral … Voilà ce que nous voulions faire. Des gens qui se rencontrent, qui échangent et qui bougent. Notre point commun est simple et complexe à la fois. Nos enfants sont tous atteints d'un handicap social. Il peuvent à des degrés divers et variés acquérir des connaissances, un savoir plus ou moins important (parfois même très important) mais auront de grandes difficultés dans leurs relations aux autres. La description de l'autisme vous sera faite plus avant par notre vice président le docteur Eric Lemonnier, et là, vous saurez vraiment ce qu'est un discours ennuyeux.

Notre combat est simple et complexe à la fois. Nous voulons que ces enfants, au même titre que tout handicapé, se trouvent une petite place dans notre société, place que notre société leur doit.

Photo : le discours du président Franck Barrois
Le discours du président Franck Barrois
(au centre, le Dr Éric Lemonnier, à droite Bénédicte Prigent)

Nous nous sommes rencontrés aux groupes de paroles organisés par le docteur Eric Lemonnier, qui suivait tous nos enfants. Assez rapidement et ce malgré des diversités de vue, d'origine et de culture nous avons décidé de nous unir et de nous battre comme le font tous les parents quand ils sentent que leurs enfants sont en danger. L'union faisant la force nous voilà associés.

Nos objectifs sont assez simples dans un premier temps, nous voulons faire connaître nos enfants et montrer au monde entier (enfin dans un premier temps au Finistère nord tout entier) qu'ils peuvent être intéressants pour peu que l'on s'y intéresse. L'autisme n'est pas contagieux, il ne rend pas dangereux pour la société et il peut réserver bien des surprises.

Passé le coup de massue du diagnostic (quand on l'obtient), on se retrouve au milieu de nulle part dans un état de dénuement total. Pas de cellule de soutien psychologique dans le jardin. Il faut souvent par soi-même savoir surmonter et apprendre. Apprendre à connaître cette maladie que finalement on ne connaît pas mieux que les autres, à accepter et ensuite à avancer, parce que l'on n'a pas le droit de s'arrêter.

Pour notre part, cinq médecins dont trois pédopsychiatres avant de savoir que notre fils était autiste asperger, trois ans avant de savoir qu'il équivalait à une part d'imposition du fait de sa reconnaissance handicapé à 80 %, deux ans avant de savoir qu'il existait une allocation spécifique et ainsi de suite …

Nous souhaitons être là pour les autres parents, pour ceux qui viennent de savoir, pour ceux qui se doutent et qui ont peur et pour ceux qui vont l'apprendre …

Pour cela et puisque l'État se repose sur les associations pour faire ce travail nous avons besoin de vous. Je sais que c'est lassant d'être sans cesse sollicité, mais nous n'avancerons pas sans moyen et je remercie par avance tous les dons qui seront fait dans les urnes réservées à cet effet aux quatre coins de cette salle. Les journées d'hier et d'aujourd'hui sont gratuites, mais nous comptons sur vous pour nous aider. Petit ou gros peu importe, billet ou pièce peu importe, seul le don compte. Je tiens particulièrement à remercier tous les intervenants qui vont nous aider sur ces deux jours : le collectif des peintres de Camaret, Melle Girard et M. Lacombe, violoncellistes, la Compagnie de l'Embarcadère, M. Kowalzich, qui nous font la joie de venir nous aider, bien entendu, celui pour qui vous êtes venus nombreux ce soir, M. Reeves, que je remercie vivement pour sa participation amicale. Tous sont venus amicalement et bénévolement je tenais à le préciser. Je n'oublie pas les professionnels M. Le Hunsec et M. Lemonnier et bien évidemment les témoignages de nos amis venus parfois de très loin, comme Georges, qui vient du Canada pour nous aider.

J'ai fait un rêve (ce n'est pas de moi), celui de voir nos enfants épanouis devenir de jeunes adultes et payer des impôts un jour (qui pourrait imaginer que ce soit un rêve).

Je veux féliciter avec admiration tous mes collègues de l'association qui ont fait un travail formidable. Mme Lacroix, comme vous le voyez dans le programme, devait venir témoigner aujourd'hui de son combat pour sa fille. Elle ne pourra malheureusement pas venir : sa petite fille Léa, autiste, est décédée il y a quelques jours. Nous voulions au nom de l'association, lui dédier ces deux jours et les soutenir, leur dire que nous pensons très fort à eux, Christine et toute sa famille.

Prenez des informations posez des questions soyez émus, surpris, rassuré, prenez surtout du plaisir aux spectacles et n'oubliez pas le guide !

Merci à tous du fond du cœur et bonne journée.




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